Communiqué CGT Educ'action des Yvelines !

Publié le par CGT Educ'action des Yvelines

Communiqué CGT Educ'action des Yvelines !

Communiqué de la C.G.T Educ’action 78 :
 

Au presque lendemain de l’une des plus importantes mobilisations sociales et syndicales depuis 20 ans, notre organisation, la C.G.T, est au centre d’une bataille médiatique, idéologique et politique. Non, le gouvernement, le patronat et ses sbires ne sont pas aveugles et sourds : ils veulent manipuler la masse et nous sous-estiment, mais c’est là qu’ils se trompent : nous allons les mettre à genoux !
 

La journée du 14 juin n’est pas un chant du cygne mais bien l’accomplissement de plus de trois mois de mobilisation sociale et de plusieurs années de condescendance et de mépris de classe. 
1 million 300 000 manifestants dans tout le pays, plus de 4 heures avant que les derniers grévistes quittent la place d’Italie, une France militante et ouvrière réunie sur le boulevard Montparnasse, des délégations de syndicats européens présentes en nombre, un arrêt total de la production dans de nombreuses entreprises, des centaines de milliers de votations pour le retrait du projet de loi recueillies à ce jour… Qui a parlé d’essoufflement ?
 

L’ossature de notre lutte commune est, et reste, le retrait du projet de loi travail et l’ouverture de véritables négociations pour gagner des droits nouveaux. Après les pétitions, les manifestations, les grèves reconductibles ou non et les occupations de lieux de travail, le rejet de ce projet demeure profondément ancré chez les salariés et dans l’opinion publique en général.
Une opinion publique que nous devons tacher de conserver à nos côtés à l’heure où nous subissons d’abjectes attaques réactionnaires ! 

Alors que les médias bourgeois se délectent en boucle du micro-événement des vitres de l’hôpital Necker, leur permettant de passer sous silence, pour leur grande majorité, l’ampleur et le succès de la mobilisation syndicale, le gouvernement accuse ouvertement la CGT d’être responsable des violences intervenues en marge de la manifestation nationale. Oubliant que cette mobilisation, comme les précédentes, est le fruit d’un rassemblement unitaire entre 7 organisations syndicales de salariés et de jeunesse, le pouvoir aux abois lance sa meute et désigne l’ennemi unique : nous n’en sommes que plus fiers et déterminés !
Quelle est la réalité des faits ? En marge du cortège de cette manifestation, déposée par les organisations et validée par la Préfecture de police de Paris, une centaine de militants autonomes se sont à nouveau livrés à des exactions que la Confédération CGT a d’ailleurs condamnées officiellement, une fois de plus, dans son communiqué national. Deux personnes cagoulées se sont attaquées aux vitres en plexiglas de l’hôpital sans parvenir d’ailleurs à les briser ni à investir le lieu. Ce micro-événement est l’appât utilisé par les nouveaux « chiens de garde » pour passer sous silence l’éclatante mobilisation de la rue sur le despotisme de ce gouvernement.
Briser les vitres d’un hôpital c’est bien évidement condamnable mais sauter sur l’occasion pour instrumentaliser la détresse des enfants malades et de leurs parents pour décrédibiliser un mouvement social, c’est indécent et inacceptable. C’est pourtant la stratégie de communication mise en œuvre depuis hier par Messieurs Cazeneuve et Valls, méthode largement reprise par la droite et relayée sur un plateau doré par tous les médias. Le ministre de l’intérieur socialiste s’en prend alors aux « hordes de manifestants violents et aux sauvageons qui ont brisé les vitres de l’hôpital Necker alors qu’il y a l’enfant des policiers assassinés lundi à Magnanville qui s’y trouve ». Nicolas SARKOZY n’en demande pas tant et, se frottant les mains, partage sur Twitter : « Necker : je demande que soit engagée la responsabilité civile et financière de la C.G.T ». Et jusqu’au président Hollande qui propose d’interdire désormais les manifestations : ah ! si Louis XVI avait eu cet éclair de génie !
Cette confusion assumée entre militants syndicaux cégétistes et casseurs est une arme dangereuse et révoltante. Reprocher à la CGT d’être responsable des saccages perpétrés par quelques manifestants autonomes, c’est aussi abject et incongru que d’accuser l’U.E.F.A d’être comptable des violences pendant les matchs de l’Euro ces derniers jours.
 

Ce grossier chiffon rouge agité devant les caméras pour oublier la mobilisation des masses s’accompagne également d’une véritable politique de désinformation au service du pouvoir dans l’art de l’inventaire de rue.
L’ampleur des écarts constatés dans la mesure des manifestants ne doit rien au hasard et ne semble pas être le signe d’une carence généralisée de formation au niveau arithmétique. L’enjeu politique est de taille et celui-ci est décuplé lorsque les médias dominants participent eux-mêmes à cette grande entreprise de manipulation collective. Lorsqu’ils ne reprennent pas directement les chiffres diffusés par la préfecture, ces derniers proposent à leurs lecteurs ou leurs auditeurs de se lancer dans un jeu truqué d’avance : une « savante entreprise de comparaison » où sont mis sur un même pied d’égalité les chiffres issus de la mobilisation populaire et ceux diffusés par des hauts-fonctionnaires aux ordres de l’Etat. Alléluia ! la vérité est dans la moyenne ! Ah, la belle époque de l’information impartiale où au nom d’une sainte neutralité nous invitons le maître à se prononcer publiquement sur les capacités d’émancipation de ses esclaves. La polémique est utile, et tant pis si les ficelles sont trop grosses, elle entend décrédibiliser les centrales syndicales et assure malgré tout une légitimité aux services du pouvoir dans le recensement et la publication de la capacité d’action de ses propres opposants. Qui a dit que la bataille des chiffres n’avait rien d’une guerre de classe ?
 

Notre légitime colère face à la destruction de nos droits dans le travail doit donc être désormais accompagnée d’une lutte salvatrice contre la diffamation et l’infamie !
La CGT et ses militants doivent être fiers du travail accompli et de leurs positions durant la mobilisation : à nous de lutter avec nos propres armes contre la désinformation et la calomnie. Relevons le poing et la tête : oui, nous sommes fiers d’être des militants du monde ouvrier, oui, nous sommes fiers de lutter pour l’émancipation sociale, oui, nous sommes fiers d’avoir défilé mardi auprès de plus d’un million de manifestants paisibles et engagés et nous nous devons de porter haut notre fierté et nos valeurs !

C’est pourquoi nous appelons à poursuivre et à amplifier la mobilisation dans tous les secteurs du pays jusqu’à ce que le gouvernement aveugle et sourd sorte enfin de sa longue convalescence !
Ensemble, dans nos lieux de travail, dans nos établissements, dans nos salles de classe, dans nos quartiers, nous devons nous emparer de la campagne de votation citoyenne et faire de cette réappropriation démocratique un tremplin vers les deux journées de mobilisation nationale des 23 et 28 juin !

L’Etat est aux abois, il multiplie les coups et les attaques, il opprime sa jeunesse et ses travailleurs, il abhorre les grèves, les blocages et le désordre : il serait bon de rappeler encore une fois à celui-ci que certes la Liberté se paye sans doute de désordre, mais que l’on en meurt moins que de servitude !

Trappes, le 16/06/2016.

Publié dans Mobilisations

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